Le Mag N°1 - 19/09/2025

Une Bande de potes, une même passion

LA ROUTE COMMENCE ICI

Salut à toutes et à tous !

Coupez le contact, enlevez vos casques et ouvrez grand vos oreilles parce qu’il faut que je vous cause.

Depuis deux ans on roule ensemble, et on commence à avoir pas mal de bornes au compteur. Notre bande de potes, c’est aujourd’hui 120 vidéos, 14 200 abonnés ou encore 2 300 000 vues. On avance doucement mais sûrement, sur un filet de gaz et le nez au vent, mais vous savez quoi ?… le voyage n’est pas fini ! Plein de nouveautés et d’événements vont arriver dans les prochains mois, et je peux vous dire qu’on ne va pas s’ennuyer.

Mais d’abord, il y a ce que vous avez sous les yeux et qui me rend vraiment très heureux parce que j’en ai rêvé longtemps : cette newsletter, qui va créer une nouvelle forme de lien et de partage entre nous. C’est la petite sœur que la chaîne attendait, celle qui va vous donner la parole !

Alors, moteur !

Oui, dès le premier jour où j’ai lancé Ma Bande de Potes, j’ai rêvé qu’elle soit aussi votre histoire. Qu’elle brosse vos portraits et qu’elle fasse rayonner vos plus beaux souvenirs de route tout comme vos aventures et coups de cœur d’aujourd’hui.

Cette lettre va rendre ce rêve possible. Elle sera un peu le bistrot du coin où on se retrouve après la balade : chacun pourra y raconter son histoire, donner un conseil, proposer une sortie, un bon plan, ou juste passer dire bonjour aux potes. Comment ? Je vous l’explique ci-dessous dans notre rubrique radio potes !

Mais avant ça, je vous parle aussi de ma première moto, celle de mes 20 ans. Une bécane du siècle dernier, sans électronique ni ABS mais pas avare de retours de kick à l’ancienne. Après quoi on part rouler en Normandie, à travers la mémoire d’un gamin qui a grandi près des plages du Débarquement, dans une famille touchée par la guerre. Un récit de voyage nostalgique et émouvant, des photos magnifiques.

L’idée de cette lettre, c’est de continuer à faire vivre l’esprit de la bande autour des valeurs qui nous rassemblent depuis le début : l’amitié, la convivialité, le partage, la bonne humeur et cette solidarité qui fait qu’on ne laisse jamais un pote au bord de la route. Alors j’espère que ces quelques minutes de lecture vous donneront envie de vous abonner, et que bientôt, c’est vous qui figurerez dans ces pages et deviendrez les héros de cette aventure.

Je vous laisse à présent découvrir l’avant-goût de ce que vous pourrez retrouver chaque mois dans ce qui sera désormais le bulletin de liaison de la bande. La route commence ici !

AU PROGRAMME

Découvrez les rubriques de cette édition : récits, voyages, rencontres et inspirations motardes.

Ici, on partage les récits de la toute première bécane

Discussions, confidences et paroles libres qui font vibrer la Bande

Rencontres, portraits et histoires de la communauté Ma Bande de Potes

Des virées racontées par les membres : routes, paysages et émotions de la route

ON N’OUBLIE PAS SA PREMIÈRE MOTO

Non, on n’oublie jamais sa première moto… C’est elle, souvent, qui nous a fait connaître nos premiers frissons de liberté et ouvert la route des voyages entre potes. Alors racontez-nous vos souvenirs, vos anecdotes, vos joies ou vos galères avec votre première monture, et envoyez-nous des photos si vous en avez ! Vos témoignages feront vivre cette rubrique et nous rappelleront à tous nos premiers tours de roues. Cette rubrique — et ce mag — sont les vôtres ! Mais aujourd’hui, pour la première des premières, c’est moi qui m’y colle.

- Bernie


J’ai passé mon permis moto en janvier 1984, j’avais tout juste 18 ans. J’étais attiré par de nombreuses bécanes, mais celle qui faisait vraiment battre mon cœur, c’était la 500 XT. Je l’avais en poster dans ma chambre au lycée, je la regardais tout le temps, je la trouvais tellement belle ! Avec les potes, on roulait en Mob à l’époque, mais on rêvait de partir à l’aventure jusqu’au bout du monde sur les motos fabuleuses qui, on en était sûrs, nous attendaient quelque part dans l’avenir. On était encore des ados, mais notre passion était déjà très forte.

Avec mon argent de poche, j’achetais la presse de l’époque : Moto verte, Moto Revue, Le Monde de la Moto et d’autres… Trial, enduro, moto-cross, voyages, je dévorais tous les articles. Je crois que c’est la lecture de ces magazines qui a fait naître en moi le désir de devenir journaliste.

Et puis, au début des années 80, un drôle de type a débarqué de je ne sais où, et il a inventé un truc complètement dingue : le Paris-Dakar. J’ai tout de suite été fan de Thierry Sabine et du rallye incroyable qu’il a osé imaginer. La traversée de la France en plein hiver, l’Algérie, le Mali, le Niger, le désert du Ténéré, les dunes, les tempêtes de sable, l’arrivée au Lac rose… Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de cette aventure un rallye mythique, et de la 500 XT une moto de légende. Celle que Cyril Neveu a menée à la victoire lors de la première édition en 1979. Je lui trouvais un look d’enfer avec son gros réservoir, sa selle raccourcie et ses pneus à crampons. Je me suis promis que j’en aurais une, un jour…

Je chantais sous mon casque

Et ce jour est venu. J’ai acheté la mienne à une motarde d’Albertville, un mois à peine après avoir réussi mon permis. Quand je suis rentré chez moi, il pleuvait des cordes mais je chantais sous mon casque tellement j’étais heureux. C’était un modèle 1U6, avec un petit réservoir blanc et rouge. Je l’ai tout de suite équipée comme celle de Cyril Neveu. J’ai trouvé par hasard un réservoir « Paris-Dakar » dans une brocante près de chez moi. Manque de bol, il était jaune vif, alors, avec mes potes, on l’a repeint en blanc au pinceau ! Grâce à sa contenance de 30 litres, j’aurais pu aller jusqu’à Ouarzazate d’une traite, mais comme j’étais étudiant et que je n’avais pas un radis en poche, je mettais rarement plus de 5 Francs de carburant quand j’allais à la pompe. J’ai rajouté une plaque-phare rallye, des protège-mains et des autocollants, histoire de ressembler à un vrai pilote. Bref, au bout de 6 mois j’avais la plus belle XT de Chambéry. Bon, en même temps, je crois que c’était la seule…

Et le moteur, on en parle les amis ? Le bonheur à chaque coup de piston. J’adorais rouler sur un filet de gaz, bercé par les vibrations uniques de ce mono rondouillard et généreux. Bien sûr, elle avait quelques défauts : freinage aléatoire, faisceau électrique défaillant, consommation d’huile excessive ou encore éclairage faiblard, mais sa personnalité si attachante, la façon qu’elle avait de faire du moindre kilomètre un bonheur faisaient oublier ces petits soucis. Vous savez ce que c'est, un défaut chez quelqu’un qu'on aime ça devient juste une partie de son charme. Avec nos motos c'est pareil…

La belle première du jeune Bernie

La XT modèle 1U6 - 1977 pour laquelle j’avais les yeux de Chimène

Ma XT m’a accompagné avec fidélité et vaillance pendant plus de 40 000 km. J’ai vécu à son guidon des moments merveilleux, de liberté, de découverte, où même les galères noires gardaient toujours un fond de petits nuages roses. Si je devais vous en raconter une, ce serait cette fois où, en plein printemps, on s’est pris une tempête de neige au col de Lus-la-Croix-Haute. Eh oui, le printemps aussi “y chante et crac !… un bourre-pif !” Et cette année-làa, il nous a pas ratés ! J’étais avec ma première bande, Gabs et sa 400 GSX Suzuki, Bart sur sa 650 Kawa Z et Snoop qui chevauchait fièrement une BM R 75 aux couleurs de la gendarmerie, mais recouverte d’autocollants de nos combats de l’époque : « Gardarem lou Larzac », « Nucléaire ? Non Merci ! », ou « Sauvons les baleines ! ».

La météo est devenue folle

Ce jour là, la météo est devenue folle pendant quelques heures. Un jour blanc et glacé, en plein mois d’avril. Le franchissement du col était un passage obligé pour rejoindre Grenoble, mais nous n’avons sans doute pas pris la mesure des risques que nous allions courir. Habitués à rouler sur la neige, nous étions prêts à affronter les éléments, comme des marins cernés par la tempête. Quand nous nous sommes élancés à l’assaut du col, un vent violent balayait la neige et projetait de minuscules cristaux de givre sur nos visages bleuis par le froid. Nous roulions doucement, en essayant de deviner la route, crispés et grelotants. Parce que bien sûr, nos tenues d’hiver étaient restées à la maison. A plus de 1100m d’altitude, la montagne peut très vite changer de physionomie et à l’approche des derniers lacets avant le sommet, la situation s’est soudainement dégradée. Tandis que les rafales de vent redoublaient de violence, une enveloppe de brume a recouvert la cime des épicéas puis s’est abattue sur nous. Visibilité proche de zéro. Et, comble de bonheur, le bitume était désormais recouvert d’une couche de neige que nous savions piégeuse.

« En seconde ça va passer… » J’essayais de me rassurer et de ne plus penser à mes orteils congelés et mes mains endolories. À 20 km/h, le paysage semblait désespérément figé et je comptais les mètres qui nous séparaient encore du sommet. Lorsque nous l’avons atteint, aucun d’entre nous n’a souhaité faire de pause. Inutile de courir le risque de geler sur place. Et comme bien souvent, c’est à la descente que les choses ont mal tourné pour moi. A l’entrée d’un virage très serré, abordé sans doute un peu trop vite, le pneu avant de ma XT a perdu l’adhérence et je n’ai rien pu faire pour éviter la gamelle. Je me suis vautré lamentablement et ma moto et moi on a glissé sur quelques mètres, jusqu’au talus de l’autre côté de la route. Pour la note artistique c’était plutôt pas mal mais pour ma fierté personnelle, le coup fut rude. Moi le savoyard, hardi montagnard et valeureux pilote, je me retrouvais à terre, fesses douloureuses et pantalon déchiré… Fort heureusement, les potes ont jugé bon de ne pas en rajouter et se sont abstenus de me chambrer. Qu’ils en soient, aujourd’hui encore, chaudement remerciés. Sur le plan physique, le bilan de mes blessures était tout à fait insignifiant et après avoir détordu un repose-pied et arrimé de nouveau mon sac polochon, je suis remonté sur ma XT et on a repris la route. Une heure plus tard, nous arrivions à Grenoble, fiers de notre exploit et prêts à le raconter à quiconque voudrait en écouter le récit. On avait les cheveux longs, on écoutait Springsteen, Goldman et The Police sur un Walkman, on se se sentait les rois du monde, je roulais en 500 XT…

La même après une cure de stéroïdes ! (Et victorieuse du Paris-Dakar en 1979 avec Cyril Neveu)

Mais pourquoi l’émerveillement finit-il toujours par prendre fin ? Je me suis séparé de ma XT au printemps 1986. Je sais depuis longtemps que c’était une erreur. Mais je l’ai commise et je le regrette, parce que je suis sûr qu’elle et moi on avait encore beaucoup de choses à vivre ensemble. Elle a été et restera la moto de mes 20 ans, de mes rêves d’horizons lointains et de mes premières virées entre potes. C’est bête à dire, mais je lui parlais, je l’encourageais, je la remerciais. Oh, bien sûr il m’est arrivé de la maudire aussi, quand elle refusait de démarrer et qu’elle finissait par m’infliger un retour de kick monstrueux dans le tibia. Mais notre séparation reste un moment triste de ma vie de motard.

Leçons de vie

Je me demande parfois comment ces premières expériences ont façonné les motard·e·s, et en même temps les femmes et les hommes qu’on est devenus. Mais je sais ce que Ma Bande de Potes doit aujourd’hui aux leçons de vie que ma 500 XT m’a données quand je finissais d’être un gamin. D’abord parce qu’elle m’a été transmise par une fille qui avait franchi le pas avant moi, et que ça a teinté pour toujours mon rêve d’être Cyril Neveu de… je ne veux pas tomber dans les caricatures, mais quelque chose de moins pressé, plus tranquille. Elle m’a appris la lenteur, ma XT, comme si elle avait pas besoin que je lui montre mes muscles (que j’ai pas), qu’elle aimait plutôt profiter de la beauté des paysages que je lui faisais traverser. Elle m’a appris à m’arrêter. À piloter à l’oreille. Et parfois à ne pas trop penser que je me caillais sérieusement les miches.

Je suis nostalgique ? Peut-être bien. Mais si toi aussi, Ami·e, tu t’es senti·e éduqué·e, peut-être même « initié·e » par une certaine moto dans ta vie, n’hésite pas à l’écrire et à témoigner. Dans notre Bande de Potes, c’est ça qu’on aime partager.


LA ROUTE CONTINUE

Un rendez-vous tous les 15 jours : une Newsletter et un eBook en alternance.

Le Club MBDP
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✓ 1 carnet motard tous les 15 jours (guides, roadbooks...)
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✓ Soutien direct à l’aventure MBDP et à son dévéloppement

RÉCIT DE VOYAGE

J’ai fait la connaissance de Laurent il y a quelques mois. Il roule en Harley, on s’est croisés un peu par hasard, on s’est assis ensemble, on a parlé un long moment et j’ai découvert un type dont la vie se déplie comme une carte : elle se lit et se parcourt en même temps. Laurent, des casquettes il en a une demi-douzaine sur la tête. Il est photographe, graphiste, guide de voyage, poète… L’autre jour, on a bu un café à la terrasse d’un petit bistrot bisontin et il m’a raconté son dernier road trip. Une aventure simple et émouvante, qu’il a vécue en solitaire, jusqu’aux plages du Débarquement. C’est le récit de ce voyage au cœur de la France des campagnes et des petits villages, mais surtout un voyage au fil de sa mémoire qu’il partage avec nous aujourd’hui. Écoutons-le, et je vous retrouve plus bas.

- Bernie


Harley David… son of Omaha Beach, aurait chanté Gainsbarre

"Mon cœur sera toujours à Omaha Beach"

Un récit de Laurent (30 années de moto gravées au cœur et au compteur)

J’ai passé le permis moto en 1995, et depuis, il ne s’est pas écoulé une année sans que j’aille rouler en Normandie. Ce voyage, c’est pour moi un pèlerinage à la fois familial et historique, parce que j’ai toujours entendu parler des plages du Débarquement. Mes grands-parents l’ont vécu dans l’œil de la tempête, car ils habitaient à 25 km d’Omaha Beach. Ma grand-mère m’a souvent raconté comment, en pleine nuit, ils ont eu l’impression de se trouver en plein jour à cause du feu des explosions. C’est étrange comme parfois la lumière et la mort fusionnent.  Elle me parlait des chevaux et des vaches morts dans les champs, des maisons de leur village presque toutes détruites. J’ai grandi dans cette ambiance et dans ces souvenirs qu’évoquaient de nombreux membres de ma famille. Aujourd’hui, je pense toujours à ces jeunes qui ont débarqué non pas pour faire la guerre, mais pour la liberté. J’étais enfant, et tous ces récits m’impressionnaient beaucoup. Je me souviens que, quand j’allais me baigner à Omaha Beach, j’avais peur de marcher sur un soldat américain.

Un paradis pour les motards

Toutes ces images sont en moi, et c’est la raison pour laquelle j’éprouve chaque année le besoin de me rendre sur ces sites historiques. En mai dernier, j’ai donc enfourché ma moto et je suis parti seul. J’ai décidé de passer par le Morvan. J’avais envie de petites routes bucoliques et de paysages verdoyants. Je suis passé par Avallon où j’ai pris le temps de marcher dans les ruelles étroites du centre ville ancien. J’ai ensuite repris la route, au cœur de la Bourgogne profonde. Un paradis pour les motards. Le soir, je suis allé dormir à Toucy, dans l’Yonne.

Le lendemain, j’ai pris la direction du Gâtinais, une région vallonnée et rurale. Je suis passé par hasard devant la demeure d’Alain Delon. Ensuite, j’ai mis le cap sur Château Landon, une citée médiévale bâtie sur un éperon rocheux. J’ai pris le temps d’admirer son château et ses églises. J’ai contourné Paris par la vallée de Chevreuse, n’empruntant que des petites routes, traversant des villages isolés avec leurs maisons à colombages et leurs commerces qui ferment les uns après les autres. Nos campagnes se vident peu à peu de leurs habitants, c’est un triste constat. D’une année à l’autre, je vois des restaurants, des bistrots qui baissent leur devanture. A la place, il y a des boites en métal qui distribuent des pizzas ou du pain mal cuit.

404 Peugeot

J’ai traversé la vallée de l’Eure et je suis allé dormir chez mes amis Sylvain et Chantal que j’ai connus lors d’un voyage sur la route du Blues aux Etats-Unis. Des gens adorables qui ont la main sur le cœur. Puis j’ai pris la direction du petit bourg de Placy-Montaigu, où mes grands parents vivaient. J’ai remonté en partie la Suisse normande, contourné Caen, puis admiré le Mont-Saint-Michel en suivant une petite route que nous empruntions avec mes parents dans leur 404 Peugeot, il y a bien longtemps, lorsque nous faisions le long trajet entre Besançon et la Normandie. J’ai fait une petite pause très nostalgique à Saint-Martin-des-Besaces, commune que j’ai connue si vivante dans les années 70 et qui est aujourd’hui une ville morte. J’ai fait une photo des deux hôtels-restaurants qui se faisaient face, et dont les terrasses affichaient presque toujours complet. Ils sont désormais à l’abandon. Ce voyage annuel en terre normande est toujours important pour moi, mais je ressens aussi beaucoup de tristesse. Au cours de ces dernières décennies, le temps a fait son œuvre.

Port-en-Bessin (Calvados), entre ciel bleu et traditions maritimes

Ensuite je me suis rendu à Port-en-Bessin. C’est un petit port breton traditionnel. J’ai assisté, face à la mer, à un coucher de soleil magnifique tout en dégustant une assiette de moules-frites. J’ai passé la nuit à la Moinerie, une chambre d’hôtes qui accueille les motards dans un cadre superbe et une ambiance très sympa (voir les infos ci-dessous). Le lendemain, j’ai repris ma moto pour me rendre à Bayeux, une ville que j’affectionne tout particulièrement, puis je suis arrivé aux plages du Débarquement. Je ne peux pas toujours toutes les faire, mais il y en a d’incontournables que je ne manquerais sous aucun prétexte. Je suis donc allé à Arromanches, revoir le fameux pont monté le Jour J pour acheminer sur la terre ferme un formidable matériel : Jeeps, camions, motos, essence, aussi bien que les vivres pour alimenter les soldats. Un autre pont, identique, fut déployé à Omaha Beach, mais il a été détruit par une tempête. Ensuite, je suis allé voir les batteries de Longues-sur-Mer. Ce sont des batteries de défense, installées par les Allemands sur le mur de l’Atlantique. Elles ont joué un rôle stratégique important le 6 juin notamment.

Une bouffée d’air et de liberté

J’ai continué sur la route de bord de mer, inlassablement belle, jusqu’à Omaha Beach. Je me suis bien sûr arrêté au cimetière américain de Colleville-sur-Mer, puis j’ai roulé jusqu’à Vierville-sur-Mer. Là, j’ai suivi une minuscule route qui n’a pas changé depuis 50 ans, et soudain j’ai eu la Manche en face des yeux. Des kilomètres de plages à perte de vue. Ce moment est toujours très fort pour moi, c’est une bouffée d’air et de liberté incroyable. Je suis resté là-bas toute la journée et j’ai écrit un court texte pour coucher mon émotion sur le papier.

J’ai poursuivi ce voyage de la mémoire en me rendant à Pegasus Bridge, un autre lieu emblématique et incontournable. Et enfin, j’ai roulé sur plusieurs kilomètres, en faisant des pauses régulières, sur ces routes qui furent le théâtre de la bataille de Normandie. Ce périple a été magnifique, comme chaque fois. Il m’a permis de retrouver les paysages de mon enfance et c’est toujours un réel bonheur. En rentrant chez moi, j’ai emprunté un parcours différent, toujours sur des petites routes perdues, et je pensais déjà à mon voyage normand de l’an prochain. J’espère que je pourrai l’entreprendre, car, nous le savons, les circonstances de la vie peuvent en décider autrement.

Mais quoi qu’il advienne, je sais que mon cœur sera toujours à Omaha Beach.

Balade dans le centre-ville d’Avallon (Yonne)

Les batteries de Longues-sur-Mer (Calvados)

MELTING POTES

Quand vous écrirez des choses comme ça, je crois que je vais aimer vous répondre ou rebondir sur vos idées. Parce que la philosophie de la Bande de Potes, c’est la conversation. Alors j’en ouvre une ici.

- Bernie


Un bistrot de village, témoin d’un temps qui s’efface.

Ce témoignage de Laurent sur nos campagnes qui se meurent m’a touché pour un tas de raisons. Comme vous le savez, j’aime bien me balader en bécane dans des endroits paumés, loin des grandes agglomérations et quand je traverse des villages en Haute-Saône ou dans la Marne, je fais le même constat que lui : nos bistrots, nos restaurants, nos boulangeries disparaissent.

Derrière chaque fermeture de ces petits commerces, il y a une histoire, des souvenirs, un village  qui perd une part de son âme. Et les chiffres font mal : en France il y avait 200 000 bistrots au début des années 60 mais il en reste moins de 30 000 aujourd’hui. Un bistrot, ce n’était pas seulement un comptoir et quelques chaises. C’était un lieu d’échange, de chaleur humaine, un endroit où l’on pouvait entrer seul et ressortir en ayant parlé à trois ou quatre personnes.

Quand les campagnes perdent leurs bistrots

Chaque fermeture emporte un morceau de mémoire collective.

Une lueur d’espoir subsiste néanmoins : partout en France, des jeunes reprennent des épiceries, rouvrent des cafés, inventent de nouvelles manières de faire vivre ces lieux. Ils apportent une énergie nouvelle, une envie de recréer du lien et ça me touche profondément.

Alors je vous propose un truc : nous, les motards, et en particulier nous, ceux de la bande, on est des arpenteurs de ces arrière-pays, on peut contribuer à en être les conservateurs. Ces coins qu’on apprécie parce qu’ils sont isolés, on peut aider à ce qu’ils ne deviennent pas désolés. Si vous connaissez de ces commerces qui résistent et où on est bien accueilli, ou si vous découvrez à l’occasion de vos balades certains endroits motards-friendly, n’hésitez pas à partager l’info avec les potes. Un petit mail, une photo, une adresse, ça nous permettrait de répertorier ces lieux dans notre magazine et d’en faire les uns et les autres des objectifs de nos sorties. On créera un label “Recommandé par Ma Bande De Potes”, et même si on commence petit, vous verrez, avec le temps on en fera notre trésor. Je compte sur vous !

Et ça commence avec un bonheur de chambre d’hôtes recommandée par Laurent.

RECOMMANDÉ PAR MA BANDE DE POTES

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RECOMMANDÉ PAR MA BANDE DE POTES -

RECOMMANDÉ PAR MA BANDE DE POTES

Si tu passes du côté de Bayeux, arrête-toi à La Moinerie.
C’est une chambre d’hôtes tenue par des passionnés qui savent recevoir les motards comme il faut : le sourire, la table conviviale et surtout, de quoi garer les bécanes en sécurité.

L’adresse : 7, La Moinerie, 14400 Tour-en-Bessin.

Bref, un bon spot où l’on se sent vite comme à la maison après une longue journée de route.

➜ DÉCOUVRIR

RADIO POTES

Dans Ma Bande de Potes, certains ont le permis moto depuis 50 ans, d’autres depuis 6 mois. Les uns chevauchent des 1200 cc alors que d’autres vivent la route au guidon d’une petite 125. Mais nous sommes unis par un ADN commun. Nous avons tous des histoires à raconter, des souvenirs à partager : notre première bécane, nos plus beaux voyages, notre plus grosse galère, nos rires, nos projets…

C’est pour toutes ces raisons que cette newsletter est la vôtre autant qu’elle est la mienne.

Moi, je suis celui qui a allumé le feu de camp et qui continuera de faire tourner le calumet pour que la parole circule entre nous. Chaque témoignage, chaque souvenir partagé viendra nourrir la Bande et faire vivre ce projet collectif qui a du sens : nous rassembler autour de notre passion pour la moto et nos valeurs de motards.

Alors, n’hésitez pas : la Bande a désormais son propre espace pour faire entendre vos voix.

Dans la page Contributions de l’espace membre sur le site www.mbdp.fr, vous pouvez partager librement vos récits, vos souvenirs ou même vos photos (jusqu’à trois fichiers). Peu importe la forme : une anecdote, un témoignage, une idée ou même juste une émotion à mettre par écrit.

Et si vous manquez de temps ou ne vous sentez pas l’âme d’un conteur, je suis là pour ça ! Je prendrai contact avec vous par mail ou téléphone pour retravailler le texte et vous aider à en faire un article que chaque pote aura plaisir à lire.

Cette Newsletter sera un bien collectif. Nous allons la faire vivre ensemble, alors n'hésitez pas, je compte sur vous, on à tous envie de vous entendre.

Votre pote,
Bernie

La parole est à vous. Prenez-la !

Pour tout retour (de roue 🙃) écrivez-moi à : contact@mbdpshop.fr
Et si vous avez d’autres potes que ça pourrait intéresser… faites tourner !

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